- mitaine
-
2 ♦ Mod. Gant qui laisse à nu les deux dernières phalanges des doigts. Porter des mitaines.mitainen. f.d1./d Gant qui laisse découvertes les deux dernières phalanges des doigts.d2./d (Québec, Suisse) Moufle. Mitaines de laine. Mitaines de ski.|| (Québec) Au baseball, gant qui ne comporte de séparation que pour le pouce.— Au hockey, gant du gardien de but, muni d'un grand panier.d3./d (Québec) Fig., péjor. Personne qui manque de caractère, de combativité.⇒MITAINE, subst. fém.A. — 1. Gant laissant à découvert l'extrémité des doigts. Mitaines de filet noir, main gantée de mitaines. De ses doigts qui sortaient tout blancs de leurs mitaines noires, elle prenait les volumes (BOURGET, Disciple, 1889, p.80).2. Vieilli ou région. (en partic. Canada). Moufle; gant de laine. Ses doigts restent collés comme dans une mitaine (GIDE, Journal, 1902, p.124).— BOXE, vieilli. Gant de boxe. Il y a longtemps que Tony Canzoneri a mis les mitaines pour la première fois (Match, 5 mars 1935, p.7 ds GRUBB, French sports neologisms, 1937, p.51).♦Croiser les mitaines avec qqn. M. Lestaudi croisa les mitaines avec Marc Gaucher, aux temps héroïques de la boxe (E. DORTIGNAC ds Au Pilori, 7févr. 1941).3. GRAV. ,,Pinces en papier, en carton, en cuir ou en métal qui permettent d'attraper la feuille de papier pendant l'impression, sans la salir`` (BÉG. Estampe 1977).B. — Au fig., fam., gén. au plur. Précautions, détours. Synon. gant. Prendre des mitaines. Nous devons être un jour les quatre points cardinaux de l'art contemporain; je vous le dis sans mitaines (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p.130). Il s'exprimait avec des mitaines infinies, d'une voix aphone (BLOY, Femme pauvre, 1897, p.258).REM. Mitainé, -ée, adj. Qui porte des mitaines. Une discrète taloche de sa maigre main mitainée (GIDE, Isabelle, 1911, p.622).Prononc. et Orth.:[
(:)n]. Ac. dep. 1694: mitaine. Étymol. et Hist. Av. 1188 «gant qui couvre complètement et n'a qu'une division pour le pouce» (Partenopeus de Blois, éd. J. Gildea, 5088). Dér., à l'aide du suff. -aine, de l'a. fr. mite «mitaine» (ca 1350, G. LE MUISIT, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, II, 184), prob. emploi métaph. de l'a. fr. mite «nom de caresse de la chatte» (mistigri), à cause de la fourrure de l'animal. Fréq. abs. littér.:108. Bbg. JUNEAU (M.). Glanures lex. ds Bellechasse et ds Lévis. Trav. de ling. québécoise. 1. Québec, 1975, p.157. — QUEM. DDL t.1.
mitaine [mitɛn] n. f.ÉTYM. 1180; de l'anc. franç. mite, même sens, p.-ê. d'un adj. mitaine « du chat », de mite « chat » et suff. -aine, dans patte mitaine.❖———1 Vx ou régional (Canada). ⇒ Moufle. || « Il suffit d'un bon pantalon de laine chaud, d'un chandail (…) d'une tuque et d'une bonne paire de mitaines » (Québec, Chasse et pêche, déc. 1972). — Argot. Gant de boxe.2 Mod. Gant qui laisse à nu les deux dernières phalanges des doigts.1 (…) pour cacher sa main qui était un peu rouge (…) elle prit des mitaines noires, qui ne laissaient voir que le bout de ses doigts.A. de Musset, Nouvelles, « Margot », IV.2 (Elles) tendaient, hors de la mitaine en tricot, deux phalanges de leur main droite.Colette, Belles saisons, p. 242.♦ ☑ Loc. Fig., vieilli. Prendre des mitaines. ⇒ Gant (infra cit. 16). || « Il n'a pas pris de mitaines pour lui parler » (Académie).———II ☑ (1640). Loc. fam. Onguent miton mitaine : remède qui ne fait ni de bien ni de mal. (Tour probablement imité des refrains populaires; → Mironton mirontaine). ⇒ Miton.3 D'un autre côté, mes amours perdues m'ont laissé quelques cicatrices qui ne s'effaceraient pas avec de l'onguent miton mitaine.A. de Musset, Œ. posthumes, Lettres, XV, sept.-oct. 1840.❖COMP. Croque-mitaine.
Encyclopédie Universelle. 2012.